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No go zone

Business Immo
28 novembre 2025 | 15:50

Le choc de la semaine, c’est l’annonce du départ de plus de 2 700 salariés de BNP Paribas de ses sites d’Aubervilliers. Il n’y a rien de révolutionnaire à redispatcher ses collaborateurs sur d’autres immeubles de bureaux, surtout vers ceux que l’on possède et que l’on cherche à remplir.

Ce qui est un peu plus inhabituel, ce sont les motivations réelles de ce départ : l’insécurité. Clairement, la dérive du quartier du Millénaire, situé aux portes de Paris, a pesé dans la décision de la banque, quand bien même elle s’en défend du bout des lèvres.

Ce qui se passe au Millénaire n’est pas nouveau. Saint-Denis a connu les mêmes déboires au lancement du quartier du Landy, près du Stade de France. La Défense, en son temps, a souffert de problèmes d’insécurité qui ont été en partie résolus par l’implantation d’un commissariat de police sur la dalle.

Ce qui se passe à Aubervilliers n’est pas non plus un cas isolé. À Marseille, dans le quartier Saint-Mauront, Orange vient d’annoncer la fermeture de son site pendant 15 jours à la suite « d’événements survenus sur la voie publique ». En l’espèce, des affrontements entre bandes rivales sur fond de narcotrafic.

L’immobilier a toujours été une affaire d’emplacement. Ces alertes rappellent que la question de la sécurité s’invite dans les critères d’implantation des entreprises en plus de l’accessibilité, de la dynamique économique du territoire, de la qualité des immeubles ou encore de leur coût pour l’utilisateur.

Le plus inquiétant, c’est le sentiment d’impuissance des élus locaux. La lettre de la maire d’Aubervilliers, Karine Franclet, est symptomatique : « Je ne suis ni ministre de l’Intérieur ni ministre de la Santé. »

En revanche, elle est la première comptable de cette fragile cohésion territoriale. Et dans son équation, Karine Franclet rappelle à juste titre que les entreprises sont non seulement un vivier d’emplois, mais aussi un pilier de financement des services publics grâce aux impôts locaux.

Détourner le regard au prétexte que cela se passe chez le voisin ou que cela n’est pas de son ressort serait une erreur. Aucun territoire ne peut rester attractif au milieu d’un champ de ruines.

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